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Rendons un hommage particulier à Christel Petitcolin qui, avec son ouvrage « Je pense trop », a permis à tant de personnes de comprendre enfin pourquoi elles se sentaient tellement « décalées » au milieu des autres…
On parle de Haut Potentiel lorsque les fonctions, cognitives et/ou émotionnelles, sont supérieures à la moyenne. L’intelligence émotionnelle, reconnue depuis peu, prend toute sa place auprès de l’intelligence cognitive. Chez le H.P.I. (haut potentiel intellectuel), c’est la dimension logique, intellectuelle, cognitive qui est en surrégime, alors que s’exprime plus la dimension émotionnelle, intuitive et sensorielle chez le H.P.E. (haut potentiel émotionnel).
À l’appellation H.P.I. et /ou H.P.E., on voit souvent substituer le terme « Zèbre », terme qui a pour mérite essentiel de ne pas véhiculer de comparaison avec les « normo pensants ». Le zèbre est un cheval presque comme les autres : il a pour lui ses rayures uniques et son caractère indocile puisqu’aucun zèbre n’a jamais pu être dressé ! Il n’est pas plus intelligent, mais sa forme d’intelligence est différente…
De façon générale, c’est quelqu’un dont le cerveau droit est dominant, qui pense en “global” et qui réagit en “hyper”. La pensée forme un éventail et chaque mot/ idée entraine de multiples associations d’autres mots/idées. Ceci se fait sur un mode arborescent plutôt intuitif, ce qui conduit parfois à apporter la solution sans pouvoir en justifier le cheminement.
Le Zèbre est équipé d’un cerveau qui ne s’arrête jamais. Cela va avec un grand sens du détail car ses organes sensoriels fonctionnent à plein régime – les odeurs et les bruits peuvent le perturber excessivement- et envoient une quantité d’informations très dense, quitte à aller vers la saturation. Le revers de la médaille est « je voudrais tellement débrancher mon cerveau ! »
Le Zèbre est aussi doté d’une très grande curiosité pour beaucoup de domaines, avec des capacités d’apprentissage directement proportionnelles à l’intérêt porté et, très souvent un perfectionnisme qui peut devenir encombrant (le doute empêche d’avancer…) Ce qui conduira à un parcours scolaire plus ou moins fluide. Si l’ennui s’installe, ce peut être le désintérêt, puis l’échec scolaire.... La peur de s’ennuyer va conduire à mener de front de multiples activités (hyperactivité) ou de changer souvent de centre d’intérêt (versatilité).
Il dispose en général d’une grande capacité d’adaptation à son environnement, aux autres et aux circonstances. Mais ce qui est souvent un atout peut entraîner un fort sentiment d’être « décalé », différent, incompris. Il souffre de se sentir en décalage avec les autres et met encore plus d’énergie à s’ajuster, quitte à se fabriquer un faux self, une façade sociale parfois bien éloignée de sa véritable personnalité. À se sentir tellement différent(e) des autres, le Zèbre peut développer une faible estime de soi et il y a un réel risque d’isolement.
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Le perfectionnisme est presque obsessionnel chez le Zèbre. Il tente toujours de s’améliorer pour satisfaire son haut sens moral. Chez certains, cela peut transformer l’empathie en dépendance affective, et le dévouement en tyrannie. Et sa lucidité exacerbée se focalise souvent pour voir plutôt les défauts, puisqu’ils peuvent être améliorés, que les qualités qui, elles, sont considérées comme acquises. Il pourra être perçu comme hautain, méprisant, distant alors que tout son être vise à mieux approcher et comprendre la situation et son interlocuteur.
Le Zèbre ne voit pas que son empathie paraît démesurée et ses valeurs trop mobilisatrices. Sans doute dus à une maturité précoce, des questionnements existentiels sur le sens de la vie, la mort, la religion sont présents très tôt et pour toujours. Mais justice, altruisme, idéalisme… ne sont pas des valeurs d’usage quotidien ! Il lasse souvent son entourage, préoccupé de soucis plus immédiats. Car la mode, le sport, la politique, les arts, les querelles de famille lui paraissent des sujets à la fois trop importants pour n’être traités que par le bavardage et trop futiles pour occuper l’espace de la vie.
On constate fréquemment une paradoxale naïveté face aux manipulateurs, qui savent utiliser de nobles valeurs à leurs fins privées et que, dans son idéalisme intrinsèque, le Zèbre ne va pas déceler à temps. Car être H.P.I. et H.P.E. peut conduire à une trop grande bienveillance et à s'oublier au profit du bien-être des autres, notamment dans les relations amoureuses.
Et pour finir, un sens de l’humour caustique, à réserver entre pairs…
Chez le zèbre, toutes ces qualités, en devenant “hyper”, donc “excessives”, peuvent aussi être incompréhensibles, donc insupportables pour les proches. Ceci pourra engendrer une fragilité vis-à-vis des comportements addictifs, de l’anxiété et du mal à lâcher prise…
Être une éponge émotionnelle n’est pas une fatalité mais une richesse. Quand le H.P.E. aura appris à gérer ses émotions, il pourra bénéficier d’une conscience émotionnelle de soi et il échappera au risque d’épuisement, voire de dépression par excès d’investissement.
Être gouverné par de solides valeurs n’est pas une absurdité. Jouer collectif, même en se sachant unique, donne du sens à sa vie.
Innées, ces singularités n’ont pas besoin d’être soignées, mais seulement reconnues, acceptées et adaptées aux contextes sociétaux. Comprendre et s’accepter pour qui on est, sont les fondamentaux pour reconnaître sa propre valeur et se réaliser pleinement.
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